mardi 15 juillet 2014

Adblock, le méchant-pas beau !

Commençons par une parenthèse. Internet a bouleversé le modèle économique de la presse. Sur internet, les sources de revenu sont limitées. Soit vous créez un abonnement payant, soit vous placez des bannières. Souvent, les bannières vous rémunèrent au clic. Pour multipliez les chances de clic, mieux vaut multiplier les bannières. Il y a le traditionnel pop-up. La variante, c'est la pub qui recouvre toute la page. Les liens payants en fin d'article (généralement sur le thème comment gagner plein d'argent/perdre du poids facilement.) Il y a celles qui gigotent pour attirer votre attention. Les vidéos qui se déclenchent automatiquement (avec son)... Voir carrément les vidéos qui vous imposent quelques secondes de visionnage avant de pouvoir passer à la suite. Sans oublier les sites qui se rechargent régulièrement pour vous faire apparaitre de nouvelles pubs. Bref, les bannières de pub sont souvent agressives et énervantes.

La parade, ce sont les patchs anti-pubs comme Adblock. Comme son nom l'indique, Adblock élimine la plupart des bannières. Les annonceurs qui veulent quitter la liste noire doivent payer l'éditeur (c'est sa source de revenue.)
Ces dernières semaines, on a vu fleurir une campagne de dénigrement. Sur la forme, le débat rappelle celui sur le téléchargement. Le plaignant, c'est une corporation (essentiellement la presse écrite) qui pleurniche. AdBlock est un méchant qui les empêche de spammer tranquille ! Sans bannière de pub, plus de revenus, donc un risque de disparation.
Comme d'habitude, le "débat" est à sens unique, sans aucune prise de recul. S'il y a AdBlock, c'est parce que certains sites abusent des pubs. S'ils abusent des pubs, c'est parce que chaque bannière ne rapporte que des clopinettes. Et si chaque bannière ne rapporte quasiment rien, c'est parce qu'il y a trop de bannières. Conclusion : si les pages de la presse papier ne dégoulinaient pas de pubs, ils pourraient davantage valoriser leurs bannières et les internautes seraient moins prompts à télécharger des patchs de blocage. Ou sinon, ils peuvent chercher à faire interdire AdBlocks et continuer à spammer. Devinez ce qu'ils vont choisir... Le risque, c'est qu'AdBlocks soit aux protections anti-pubs ce que Napster fut au téléchargement. Et que derrière, il y ait des logiciels plus perfectionnés.

P.S. Boulet en parle beaucoup mieux que moi.