Cadillacs and Dinosaurs, un jeu d'arcade avec des Cadillac et des dinosaures. Pour le coup, l'écran-titre fait envie ! Comment se fait-il que ce jeu n'ait pas fait un carton ?
Mark Schultz créa Xenozoic Tales en 1986. Il s'agit d'une BD post-apocalyptique, dans un monde où les dinosaures sont réapparus. Le héros, Jack Tenrec, bricole des voitures anciennes (dont des Cadillac des années 50.) Hannah Dundee, une politicienne et scientifique, l'aide à contrecarrer les plans d'une bande de méchants.
Vers 1990, ce comic US indépendant commence à faire parler de lui.
Steven de Souza est le scénariste de Commando, Piège de Cristal et le producteur de K2000. En matière d'action, il en connait un rayon ! En 1990, les Tortues Ninja cartonnent à la TV et au cinéma. Comme Xenozoic Tales, c'était à l'origine un comic auto-produit.
Avec ses dinosaures, ses gros bras et ses Cadillac tunées, cette BD possède du potentiel. Il en rachète les droits et fait produire un dessin animé par Nelvana. "Xenozoic" était jugé trop pointu. Alors pour frapper les esprits des pré-ados, la série est renommée Cadillacs and Dinosaurs.
Oui, General Motors a donné son accord pour l'utilisation du nom "Cadillac" !
Et pour plus de cohérence, la BD est également renommée.
Dans le plan-produit de de Souza, il y a aussi un jeu vidéo. Au début des années 90, les salles d'arcade ont encore une certaine aura. D'où cette borne, signée Capcom.
C'est un bon vieux beat'em all. Il y a quatre personnages principaux, mais on ne peut en jouer que trois à la fois !
Avec son univers post-apocalyptique et son premier niveau urbain, on pense à
Street of Rage. Néanmoins, avec ses items laissés par les méchants et ses boss de fin de niveau gigantesques, il me rappelle plutôt
Double Dragon.
Entre autre particularité, signalons que les méchants ne sont pas immunisés contre les attaques. Si un méchant dégoupille une grenade, tout le monde saute ! Quant au raptors, ils boulottent le premier personnage venu, quel qu'il soit...
Il y a énormément de méchants différents et beaucoup d'armes. Parfois, on ne sait plus laquelle ramasser ! L'écran est vite envahi de méchants, mais ils attendent sagement que l'on porte le premier coup. Même les tricératops arrêtent leur charge sous votre nez !
Notez le mutant vert. Toute ressemblance avec Blanca, de Street Fighter 2, du même Capcom...
OK, on voit les dinos. Mais quid des Cad' ? Il y a un niveau dans le garage de Jack Tenrec, avec des voitures en arrière-plan. Il y a aussi cette espèce de niveau bonus où vous roulez pied au plancher pour renverser du méchant...
Globalement, c'est plutôt pas mal, avec des niveaux variés, même si parfois, on peut passer 5 minutes dans le même fichu coin, car il y a des méchants qui n'arrêtent pas de débarquer.
Le temps que le dessin animé n'arrive sur les TV US, Jurassic Park est sorti (NDLA : dire que de Sousa trouvait que les histoires d'ères, c'était des trucs de binoclards...) Avec ses dinosaures, ses savants fous, ses manipulations génétiques et ses jungles, Cadillacs and Dinosaurs passe au mieux pour une adaptation du film. Et au pire, comme l'un des clones qui tentent de surfer sur la vague dinos...
Surtout, au beau milieu de la première saison, CBS déprogramme le dessin animé pour cause de Jeux Olympiques d'hiver 94. Il réapparait un mois après et les bambins l'ont oublié. Les audiences sont nulles et il n'y a pas de saison deux.
Le plan de de Sousa s'effondre. Cela explique sans doute l'absence de portage console de la borne.
Gag : un an après, Tyco commercialise enfin les jouets issus du dessin animé !