Commençons par une parenthèse. Internet a bouleversé le modèle
économique de la presse. Sur internet, les sources de revenu sont
limitées. Soit vous créez un abonnement payant, soit vous placez des
bannières. Souvent, les bannières vous rémunèrent au clic. Pour
multipliez les chances de clic, mieux vaut multiplier les bannières. Il y
a le traditionnel pop-up. La variante, c'est la pub qui recouvre toute
la page. Les liens payants en fin d'article (généralement sur le thème
comment gagner plein d'argent/perdre du poids facilement.) Il y a celles
qui gigotent pour attirer votre attention. Les vidéos qui se
déclenchent automatiquement (avec son)... Voir carrément les vidéos qui
vous imposent quelques secondes de visionnage avant de pouvoir passer à
la suite. Sans oublier les sites qui se rechargent régulièrement pour
vous faire apparaitre de nouvelles pubs. Bref, les bannières de pub sont
souvent agressives et énervantes.
La parade, ce sont les patchs
anti-pubs comme Adblock. Comme son nom l'indique, Adblock élimine la
plupart des bannières. Les annonceurs qui veulent quitter la liste noire
doivent payer l'éditeur (c'est sa source de revenue.)
Ces dernières
semaines, on a vu fleurir une campagne de dénigrement. Sur la forme, le débat rappelle celui sur le téléchargement. Le
plaignant, c'est une corporation (essentiellement la presse écrite) qui
pleurniche. AdBlock est un méchant qui les empêche de spammer
tranquille ! Sans bannière de pub, plus de revenus, donc un risque de
disparation.
Comme d'habitude, le "débat" est à sens unique, sans
aucune prise de recul. S'il y a AdBlock, c'est parce que certains sites
abusent des pubs. S'ils abusent des pubs, c'est parce que chaque
bannière ne rapporte que des clopinettes. Et si chaque bannière ne
rapporte quasiment rien, c'est parce qu'il y a trop de bannières.
Conclusion : si les pages de la presse papier ne dégoulinaient pas de
pubs, ils pourraient davantage valoriser leurs bannières et les
internautes seraient moins prompts à télécharger des patchs de blocage.
Ou sinon, ils peuvent chercher à faire interdire AdBlocks et continuer à
spammer. Devinez ce qu'ils vont choisir... Le risque, c'est qu'AdBlocks
soit aux protections anti-pubs ce que Napster fut au téléchargement. Et
que derrière, il y ait des logiciels plus perfectionnés.
P.S. Boulet en parle beaucoup mieux que moi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire