OutRun 2

 

Dans la grande famille des Out Run, en voici un dont Sega ne se vante pas : OutRun 2. L'éditeur appris à la dur que la nostalgie ne suffisait pas...

Lancée en 1987, la borne d'arcade Out Run fut une vraie rente pour Sega. Jusqu'au milieu des années 90, les gens continuaient de jouer avec ! Au début des années 2000, l'éditeur cherchait un second souffle. L'idée d'Outrun 2 était simple : le même jeu, mais avec des graphismes, une bande son et des animations modernes.

Et comme pour l'original, il y avait des bornes au look de Ferrari. D'ailleurs, l'éditeur était alors le meilleur ami du constructeur. Ce coup-ci, les voitures du jeu possédaient donc l'imprimatur des Rosso.

A l'époque, Sega venait d'abandonner la fabrication de consoles. Il tentait une reconversion comme développeur pour les autres fabricants, sans grand succès. En conséquence, pour porter Outrun 2, il s'est tourné vers Sumo.

Derrière Sumo se cachait en fait Gremlin (à qui l'on doit notamment Lotus Esprit Turbo Challenge.) Infogrammes l'avait brièvement racheté. Et à la revente, l'ex-Gremlin choisit de se rebaptiser Sumo. Microsoft participa au portage sur Xbox.

Le mode "arcade" correspondait peu ou prou le jeu originel. Il y avait en permanence 4 voies en largeur. Donc vous pouviez souder même dans les virages ! La voiture est indestructible, mais un accident vous coutait du temps et vous risquiez donc de ne pas arriver à temps au CHECK POINT !

Globalement, c'était quand même assez simple.

En mode "mission", vous faisiez la course. Les circuits sont ceux de Scud Race. 

Votre passagère appréciait votre conduite à coup d’émoji. Notez l'intelligence de Sega, qui avait anticipé les emoji près de 10 ans avant l'arrivée des smartphones ! Par contre, 100% des joueurs furent vite saturés par les 😍... Sans oublier les remarques à l'avenant.

Ce portage fut un bide. Pour redresser le tir, Sega commença par le solder. Puis il lança Outrun2006 Coast-2-Coast.

Puis il y eu Outrun 2 SP, avec davantage de voitures et de circuits.

L'occasion de jouer avec d'anciennes Ferrari, comme cette Dino 246GT (NDLA : le premier qui l'appelle "Ferrari Dino", c'est ma main dans la figure.)

Hélas, elles ont toutes plus ou moins le même comportement et les mêmes performances. Ainsi, la 246GT peut dépasser une F50 en ligne droite !

Outrun 2 SP permit au jeu d'éviter le bide absolu. En tout cas, à l'heure où les franchises Gran Turismo et Forza émergeaient, Sega était mis sur la touche. Il fallu d'ailleurs attendre les 30 ans d'Out Run pour voir un nouvel opus.

Ceci n'est pas un travail de Polyphony

Vous avez sous vos yeux une Porsche conçue en Inde ! Que les puristes de la marque se rassurent : Porsche ne possède pas d'usine en Inde. Par contre, c'est une programmeuse Indienne, HansaPallavi Srinivasan, qui s'est occupé de modeliser cette Porsche 911 (993) Carrera RS ClubSport. Voiture qui apparait dans Gran Turismo Sport.

Rien de surprenant. Les jeux comme Gran Turismo possèdent des centaines de voitures, avec des DLC tous les quatre matins.

C'est bien trop pour Polyphony.

Des gens comme HansaPallavi Srinivasan sont chargés de transformer des représentation 3D assez brutes en réalisations réalistes. Notamment les textures, les reflets... Un travail ingrat, mais ô combien essentiel.

Sur son profil ArtStation, elle dit avoir également réalisé ce Toyota Tundra TRD, "ainsi que des véhicules encore inédits" (NDLA : pour Gran Turismo 7 ?)

Rien ne prouve que le choix soit dicté par des considérations financières. Les Japonais de ModelingCafe (NDLA : pas vraiment un pays low-cost) ont réalisé cette Honda N660, toujours pour Gran Turismo Sport.

L'avantage des sous-traitants, c'est qu'ils sont payés au résultat. Alors ils se dépêchent. Et ainsi, concevoir un nouveau véhicule ne prend plus que 3 mois (contre 6 auparavant.) De quoi être plus réactif à l'actualité.

Comme HansaPallavi Srinivasan, ModelCafe est discret sur le nombre de véhicule qu'il a réalisé. Le sujet de la sous-traitance est tabou pour des grands éditeurs, comme Polyphony. A-t-on affaire à des petites mains, qui signent quelques rares véhicules secondaires pour des DLC ? Ou bien Polyphony fait-il sous-traiter l'essentiel des véhicules de Gran Turismo ?

Où l'on reparle de Project CARS 3...

Project CARS 3 (PC3, pour les intimes) est sorti fin août. Apparemment, la première démo présentée était truffée de bugs et de ralentissements. Slightly Mad Studios, le développeur, a du corriger le tir à vitesse V.

Les critiques sont plutôt assassines. Si la version PC a été pas mal expurgée, la version PS4 reste inaboutie. Il s'est tout de même écoulé 3 ans depuis le dernier opus. C'est le troisième épisode. Et on peut espérer que Namco a mis la main au portefeuille.

Bref, pour l'utilisateur, Slightly Mad (qui est une filiale de Codemasters) n'a ni manqué de temps, de budget ou d'expérience. Il n'a donc aucune excuse.

Pour se rattraper, PC3 propose d'emblée 210 voitures. L'une des plus exotiques, c'est l'hypercar électrique Lotus Eviga, dont c'est la première apparition.

On nous promet également de beaux circuits, dont une imaginaire piste de La Havane.

Les puristes pleureront la fin des pistes de rallycross ou des arrêts aux stands. Sans oublier des voitures désormais quasi-indestructibles.

Mais il y a une Eviga...