Au milieu des années 90, Sega et Nintendo ont un cas de conscience.
Toute une génération de gamers a grandit avec Mario ou Sonic.
Maintenant, ils ont vieilli et ils veulent des jeux de leur age. Ca
serait dommage de les laisser filer...
Néanmoins, aux USA, à force de lobbying, ils se sont donnés une image respectable. Night trap était un avertissement: à la moindre incartade, les associations conservatrices menacent d'effrayer leur clientèle, voir de les faire déréférencer des linéaires.
Alors, Sega et Nintendo préfèrent se cantonner à une stratégie plutôt conservatrice et rester sur un public enfants/pré-ados.
A
contrario, la PlayStation est dans une stratégie très agressive de
conquête. Il n'a pas de clients fidèles. Sony est l'Apple des années 90:
Walkman, Discman, Handycam... C'est le roi de l'électronique grand public. Aucune grande surface ne peut lui dire
"non".
La PlayStation a donc tout à gagner et rien à perdre.
Avoir une belle console, c'est bien. Mais il lui faut des jeux. Or,
Nintendo et Sega sont déjà maqués avec nombre de grands développeurs.
Sony fait donc appel à de petits nouveaux.
Eidos s'offre Domark (pionnier du jeu 3D avec Hard Drivin) et il se lance dans "un Indiana Jones féminin".
D'après
la légende, suite à une erreur de calcul, leur héroïne se retour avec
un énorme poitrine (NDLA: elle a bon dos, l'erreur.) Eidos décide alors
que ça ne colle plus au personnage de Sud-américaine (?) Lara Cruise est
"occidentalisée" et devient Lara Croft. Le tout moulé dans un top
taille 12 ans et un micro-short.
Dire qu'à la même époque, Nintendo travaille sur Mario 64...
Tout, tout, dans Tomb Raider, est révolutionnaire. L'attrait du jeu
va au-delà des formes avantageuses de Lara Croft. Et c'est pour ça que
les clones ont tous sombré.
Ainsi, on n'est plus dans un point and click des
années 80. On est dans un jeu d'action: il faut courir, nager, sauter,
tirer, fouetter... Pas le temps de s'ennuyer !
Le premier Tomb Raider a mal vieilli: clignotement de décors, bugs et en prime, une Lara Croft ventriloque!
Par ailleurs, quand on la voit dans Tomb Raider I, difficile de croire qu'elle était un objet de fantasmes...
Justement,
d'un point de vue psychologique, Lara Croft est une alchimie complexe,
assez nouvelle. C'est à la fois une femme ultra-féminisée, mais au
comportement très masculin. Elle est dans un registre très physique,
pourtant, elle est censée être aussi une universitaire. Enfin, elle
évolue dans un univers merveilleux et détaché des préoccupations du
quotidien.
Lara Croft est l'une premières icône du jeu vidéo pour
adolescents/adultes. L'une des clefs de son succès, c'est qu'elle est
contemporaine du développement d'internet. On voit donc fleurir les
sites de fans et les détournements érotiques des images du jeu.
Eidos n'hésite pas à profiter de la manne. De 1997 à 2003, il sort un nouveau jeu par an!
Il
multiplie aussi les produits dérivés: statuettes, CD, BD et bien sur,
films avec Angelina Jolie dans le rôle-phare. Lara Croft apparait même
dans des pubs pour Seat.
Une politique plutôt inédite en Europe, qui contribuera à développer l'héroïne.
A force, le filon finira par s'épuiser. D'autant plus que d'autres héroïnes à forte poitrine apparaissent.
Mais Edix (ex-Eidos) nous promet une nouveau Tomb Raider pour 2013...
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